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Jubilé de l'espérance, une porte simple avec un code

Édito de mai

​Dimanche 30 mars, plus de 1000 personnes du diocèse se rendent à Sainte Anne d’Auray, pour vivre le jubilé de l’Espérance, et franchir la porte sainte de la basilique.

Ce fut une journée inoubliable pour les participants, sur les pas de sainte Anne. Ce même jour, voici un autre lieu que je vous présente, un peu déserté le dimanche. Les volets du bureau de l’accueil sont tristement fermés, ajoutant la sensation de vide.

C’est un immense bâtiment, bien isolé du centre ville, avec quelques commerces discounts à proximité, sans âme, et un lotissement proche séparé par un grillage.Il n’y a pas eu d’apparition ici, on attend plutôt l’apparition d’êtres humains, surtout le jour du Seigneur. L’unité de vie « Arguenon », à l’intérieur, est l’endroit encore plus isolé, pour assurer la sécurité de ses résidents. On y hésite à venir, car la maladie fait peur.

Le voici, mon jubilé, je franchis sa porte « sainte », en faisant le code de l’année jubilaire (2025). Bienvenue dans l’autre monde, non pas celui du sanctuaire avec sa scala sancta qui tutoie les hauteurs divines, mais celui d’une unité de soin Alzheimer, au plus bas de la terre, loin des regards. Un projet de loi mortifère voudrait même éliminer les moins valides.

J’y retrouve ma mère, qui sort de son sommeil. Avec délicatesse, le personnel (si bien formé) a pris soin de sortir les aînés dans l’espace jardin. Le voici le jubilé : voir les sourires devant la terre préparée, les premières fleurs qui jaillissent, s’émerveiller des couleurs du printemps.

Ecouter un air d’accordéon pour réveiller les souvenirs dansants.

Jubiler en savourant le petit éclair au café.

Jubiler en goûtant avec amour les petits riens de l’existence. Le jubilé, il est dans tous ces franchissements de portes des lieux « infréquentables » : et si nous allions franchir les portes de tous les isolés du dimanche ? C'était la grande intuition du pape François qui vient de nous quitter, le pape des "périphéries". Briser la solitude du monde moderne. Susciter des dimanches « ensemble », partout où cela est possible.

Le récit des Actes des Apôtres qui parcourt tout le temps de Pâques nous inspire : les premiers chrétiens étaient assidus à la communion fraternelle (Ac 2, 42-44).

De belles visitations sont possibles pour

annoncer la joie de la Bonne Nouvelle.

Car, surtout, nous vivons l’échange :

nous recevons beaucoup en visitant.

      Bon jubilé,

      bon temps de Pâques à tous !

                  + P Jean-Marc

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